Les représentations

Quelques mots…

Cette toile est la troisième du triptyque intitulé « Théâtre ».

Les représentations. L’acteur joue son rôle pour de vrai. De nouvelles formes, de nouvelles couleurs, de nouveaux reliefs jaillissent de lui. L’authenticité se marie avec le jeu, malgré la futilité du rimmel et la fausse élégance du velours rouge.

Messieurs les Savants, à l’heure qu’il est, je pense qu’il faille manipuler les images, poétiser le réel pour mieux le comprendre, rechercher la signification détournée, calculer les abstractions sentimentales, partager l’indicible de nos rêves insécables, tisser la fragilité des regards dans le froid de l’inutilité, remplir le vide avec des aberrances alternatives, mourir d’amour sans raison. L’amour n’a pas de raison. Et continuer à aimer malgré tout ce que l’on peut vendre, louer, prêter, pour ne pas tromper, pour ne pas se tromper non plus, pour que les étoiles ne nous soient plus jamais inaccessibles, pour que l’enfance ne reste pas là, toute seule, enfermée dans le sable de ses bacs. Il faut construire la suspension du temps malgré nos vieillissements hâtifs, nos rides, nos cancers, nos souffles qui se raccourcissent de jour en jour, jusqu’à l’oubli de tout. Retrouvons-nous avec effroi devant le miroir des stupéfactions. Je ne sais plus quoi faire avec mes projets de réalité.