Variante sculpture (1)

Quelques mots…

Cette sculpture minimaliste présente une superposition de formes hémisphériques, légèrement désaxées, qui évoquent à la fois l’équilibre et le mouvement. L’œuvre joue sur la répétition rythmique et la variation subtile des inclinaisons, créant une dynamique visuelle ascendante. Lignes pures, matière brute et stabilité précaire en font une pièce à la fois apaisante et énigmatique. Elle semble défier la gravité tout en restant fermement ancrée sur son socle.

Esthétiquement, la sculpture s’inscrit dans une tradition de l’abstraction géométrique et organique. Elle évoque le travail de Brancusi, notamment dans sa série Colonne sans fin, par sa verticalité épurée et sa quête d’élévation. On peut également penser à Donald Judd pour l’usage répétitif de formes modulaires ou à Barbara Hepworth pour la tension entre plein, vide et mouvement silencieux. La neutralité de la matière et l’absence de couleur renforcent l’universalité du geste sculptural.

Philosophiquement, l’œuvre interroge l’équilibre instable du vivant : chaque élément semble autonome, mais dépend de l’ensemble. Elle suggère une métaphore de la condition humaine : un empilement fragile de décisions, de moments, de choix. La verticalité peut symboliser l’aspiration, la quête de transcendance, tandis que la désaxation rappelle que cette élévation est toujours compromise par l’incertitude. Une sculpture qui incarne avec finesse la tension entre chaos et ordre, entre structure et liberté.